LES CULTES ET RITUELS DU VODOUN BENINOIS :
Le culte dévolu aux divinités Vodoun réclame un corps sacerdotal hiérarchisé, une société de fidèles, des couvents, des autels pour la prière, les sacrifices, et enfin une tradition orale. Il se caractérise par 3 traits fondamentaux :
L’initiation des adeptes consiste en une suite de rituels s’étendant sur une période de plus ou moins longue durée. C’est par la divination du Fâ qu’on recrute les novices. L’entrée au couvent est comme une mort symbolique du novice, une période de réclusion et surtout d’apprentissage de la langue secrète sacrée, des chants, de la danse pour honorer le Vodoun qui viendra prendre possession de lui. Le Vodoun est une religion de la danse.
Pour le rituel de sortie, le novice (homme ou femme) prend un bain rituel, reçoit un nom nouveau et fait sacrifier des animaux. Pendant les danses, il entre en transe pour devenir épouse ou monture du Vodoun. Un pacte secret scellé par la prise d’une boisson mêlée de sang va lier désormais « l’épouse » du Vodoun qui ne devra jamais le violer sous peine de mort ou de très grave sanction.
Le rôle de l’initiateur est de modifier en profondeur la personnalité du novice et de le préparer à accepter ou à provoquer la crise de possession par les puissances spirituelles du Vodoun. Il s’agit, comme dans les techniques du Nouvel-Age de modifier l’état de conscience de l’individu pour l’intégrer à la conscience unitive.
La transe de possession noue des rapports étroits et très particuliers entre l’adepte et son Vodoun en vue d’une identification. Cette transe revêt un aspect contrôlé pour les Vodouns de lignage (Tohossou – Ninssouhoué), et un aspect un peu plus violent dans les autres cas (Sakpata – Dan Xèvieso).
Enfin le sacrifice sanglant : le sang des victimes qui baigne le novice et l’autel du Vodoun a pour but de leur donner de la vigueur ; aussi les divinités réclament-elles périodiquement des sacrifices d’animaux dont dépendent leur puissance et la considération qu’on leur accorde. Quand on néglige le Vodoun, il dépérit et s’en venge d’une manière ou d’une autre.